Le Fanion Bleu a été créé au 19^ème siècle, lorsque les mers du monde ont été sillonnées par d’immenses voiliers. Pour les grandes compagnies maritimes, les règles « le temps, c’est de l’argent » et « le temps est essentiel » étaient déjà en place. Les compagnies maritimes anglaises tentaient de faire la traversée vers New York (Ambrose lightship) avec leurs voiliers et leurs navires à passagers dans les plus brefs délais à partir de Bishop’s Rock (Irlande du Sud). Le Fanion Bleu, en service depuis 1860, est un prix décerné à un bateau lorsqu’il a établi un nouveau record de vitesse outre-Atlantique. Bien sûr, le Fanion Bleu était d’une grande importance pour les compagnies maritimes transatlantiques. Posséder ce trophée a donné prestige et avantage à la fois pour la compagnie maritime et pour la nation. Il y avait une forte concurrence, surtout entre la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France plus tard. Bien que la plupart des entreprises aient affirmé que la sécurité était la chose la plus importante et que la vitesse n’était que secondaire, elles n’ont pas caché la victoire du Fanion bleu. Les navires nommés « navire le plus rapide » étaient presque toujours complets.

Si les passagers ne pouvaient plus obtenir de billet pour ce navire, ils choisissaient souvent un navire de la même compagnie maritime plutôt que le concurrent (même si la traversée prenait plus de temps). Ainsi, l’ensemble de la flotte de la compagnie maritime bénéficiait de l’aura d’un navire détenteur du Fanion Bleu. Cela a également stimulé le développement de la construction navale. Dans leur tentative de construire des navires de plus en plus rapides et plus grands, les chantiers navals ont appliqué une technologie de plus en plus moderne à leurs conceptions. Ainsi, la commande de vis a été créée, le fer a été remplacé par l’acier et la machine à vapeur à piston a été chassée par une turbine à vapeur. En 1934, le député anglais Harold Hales a remis un trophée d’or au détenteur du Trophée du Fanion Bleu de l’Atlantique. Pourtant, le Fanion Bleu n’était qu’un prix imaginaire, rendu visible tout au plus en portant un fanion bleu dans le mât.